Esclavage

L’esclavage est une pratique économique et culturelle fondée sur la réduction d’êtres humains au rang d’objet dont la force de travail est entièrement privatisée par le propriétaire. L’esclavage a été pratiqué par des sociétés très diverses (des démocraties antiques aux différents empires médiévaux) et continue d’être pratiqué de nos jours. Toutefois l’esclavage connaît une profonde modification au début du XVIème siècle avec la mise en place d’économies plantationnaires par les empires ibériques dans leurs colonies insulaires. Des africains sont enlevés  de leurs territoires puis achetés pour être déportés sur des navires européens qui traversent l’Atlantique afin d’être vendus sous le statut d’esclave, ce qui signifie que ces femmes et ses hommes deviennent  la propriété des acheteurs qui ont toute licence sur leur vie.. Dans leur grande majorité ces femmes et ces hommes seront destinés à travailler dans les  plantations de café, sucre, tabac, du Brésil, des Etats-Unis, de la Grande Grenade ou des îles caribéennes ou africaines. A la suite des empires ibériques les puissances anglaises, françaises et néerlandaises se lanceront elles aussi dans la traite négrière tout en se saisissant de vastes territoires pour en faire des colonies de plantation.  Le coton, la noix de muscade, le clou de girofle, le thé et  la vanille sont les marchandises qui participent du nouveau commerce mondial et de l’augmentation de la traite esclavagiste. 

Si la recherche débat encore sur les modalités du rapport de causalité entre l’essor du commerce esclavagiste à la période moderne et la naissance du capitalisme tel qu’il s’exerce aujourd’hui encore, les deux phénomènes apparaissent désormais comme consubstantiellement liés. La modernité capitaliste développée et imposée par les puissances européennes est en effet fondée sur la réduction en esclavage des personnes noires.

Entre le XVIème siècle et le XIXème siècle on estime à 12,5 millions le nombre d’africains et d’africaines victimes du trafic esclavagiste.