Négritude

A la fois courant littéraire, politique et philosophique, la négritude se développe dans les années 1930 dans l’espace noire francophone. Des Caraïbes au Sénégal le fait d’être noir sous la tutelle d’une puissance impérialiste interroge les poètes, les écrivains et les militant.e.s d’une même génération qui vont contester tant l’assimilation culturelle que la hiérarchie raciale en place dans les sociétés coloniales et plus largement le projet colonial lui-même. En 1935, Aimé Césaire élabore une première définition de la négritude comme "simple reconnaissance du fait d'être noir, et l'acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture." (Liberté 3). Empruntant au marxisme, aux traditions littéraires et artistiques africaines, mais aussi encore aux écrits de la Harlem Renaissance (courant artistique new-yorkais explorant et célébrant la position noire, dont la revue Fire !!! fut le manifeste), la négritude essaime dans l’espace francophone tout d’abord via Légitime Défense (1932). Cependant c’est la naissance de Présence Africaine (1947- ) publiée simultanément à Dakar et à Paris qui marquera l’apogée du concept.